Comment aider quelqu’un qui est stressé?
Notre texte de la semaine passée vous donnait des solutions pour calmer stress et anxiété. Qu’en est-il de celui de vos employé·e·s et collègues? Voici quelques trucs pour aider quelqu’un qui semble stressé.
Publié par Cybèle Rioux – février 2025
Pour ce texte, je me suis inspirée des conseils donnés par la psychologue Joannie Gauthier, vus sur le site web de Radio-Canada. Quoi dire ou ne pas dire à quelqu’un de stressé ? Voici quelques lignes guides.
1- Quoi ne pas dire : nier ou sous-estimer les émotions
Rappelez-vous un moment avec un ou une collègue stressée (ou que vous-même étiez stressé·e)… Vous avez probablement dit ou entendu quelque chose comme… :
Tu stresses pour rien… / Oublie ça… / Lâche prise !
Est-ce que ça a aidé ? Probablement pas. D’abord, on ne peut pas contrôler des émotions. On peut les nier, tenter de les gérer ou utiliser différents moyens pour ne pas les montrer.
Ce qui est un problème, vu que la science nous a montré quelque chose de majeur : nier une émotion la renforce. Pour « gérer » notre stress il faut que la personne commence par l’accepter. Minimiser l’émotion ou inciter la personne à « passer par-dessus » est donc contre-productif. Ça peut aussi inciter des personnes à se taire, ou à se juger incompétentes.
La solution ? Se montrer empathique et ouvert. Ceci donnera de meilleurs résultats, même si on ne comprend pas bien ce que ressent la personne.
2- Quoi dire : être empathique et à l’écoute
« C’est vrai que c’est un moment difficile, je comprends que tu sois inquiet ».
En plus de nous aider à mieux comprendre la situation de l’autre, ça nous permet de gagner sa confiance et mieux l’aider, par exemple en trouvant des solutions qu’on n’aurait pas vues autrement. La plupart du temps, une oreille attentive aide déjà à réduire le stress ou l’anxiété. Voir également les points 6 et 7.
3- Identifier les sources de stress et aider l’autre à les réduire
En écoutant bien et en posant quelques questions, on peut souvent identifier des sources de stress ou d’anxiété. Est-ce que c’est la crainte de perdre son emploi? La responsabilité de jeunes enfants à la maison? La sensation de ne pas être à la hauteur? Une fois le « stresseur » identifié, comme au point 2, il est plus facile de penser à des solutions et aménagements pour réduire le stress.
Une exception : la notion du « manque de temps ». De nos jours, c’est devenu notre excuse fourre-tout et on ne sait pas toujours ce qui est réellement derrière. Le temps est immuable – on a toujours 24 heures dans une journée. C’est plutôt ce qu’on met dans ces 24 heures qu’il faut questionner, ce qui nous mène au point no 4.
4- Reconnaître la responsabilité collective
En cette ère de performance, d’évolution rapide et d’imprévisibilité, beaucoup de stress est lié à la surcharge de travail, au manque de contrôle sur l’horaire, aux imprévus, etc. Nous avons également des attentes irréalistes de maintenir une productivité élevée en tout temps. Si on a une responsabilité personnelle dans la façon de gérer nos efforts, notre agenda, nos choix de vie et le reste, il faut reconnaître que la société, notre employeur et nos collègues font tout autant partie des sources de stress et des solutions.
Soyons francs, plusieurs hésitent à pointer un problème de charge de travail en craignant des conséquences : perte de confiance, déclencheur d’un congé… Toutefois, ne pas en parler peut contribuer éventuellement à l’augmentation du roulement ou de l’absentéisme, incluant des cas d’épuisement professionnel.
Soyons conscients que pour bien aider les gens qui sont dans une période plus difficile, ça demande souvent un travail d’équipe, l’implication de la direction, quelques remises en question, un soutien externe… Un exemple : pendant longtemps on a considéré que les horaires étaient immuables. Avec l’arrivée des outils électroniques, le télétravail et la rareté de main-d’oeuvre, on voit de plus en plus d’aménagement d’horaires. Même les restaurants et quelques usines ré-aménagent leur horaire pour convenir à plus de situations.
Ce qui ne nous empêche pas de faire quelques aménagements pour faciliter la vie de notre collègue en attendant des changements qui peuvent prendre plus de temps à se concrétiser.
5- Trouver des éléments positifs ou rassurants
En situation pénible, on a tendance à ne voir que les sources de notre stress, donc essentiellement ce qui ne va pas. Sans nier ce qu’elle vit (voir point 1), on peut l’aider à relativiser et à pencher vers une vision plus globale et plus positive. À un employé qui craint pour son poste : « Heureusement l’entreprise est solide ». À une autre qui a eu un collègue pénible : « La plupart des gens sont solidaires, rappelle-toi comment l’équipe t’a soutenu pour le mois passé ».
6- Aborder des sujets liés à l’avenir ou une fierté
Si possible, parler d’un sujet de fierté ou de quelque chose d’agréable dans le futur : « Comme ça ton garçon s’est découvert une passion pour le dessin depuis qu’il est à la maison? » ou « As-tu pensé comment tu vas faire ton jardin cette année? » Des études montrent que se projeter dans un futur agréable est un moyen efficace de réduire les impacts du stress.
Les sources de fierté personnelles ou professionnelles aident également à balancer l’impression d’incompétence qu’on peut vivre face à une période exigeante.
7- Garder le contact
Le soutien social est un des meilleurs facteurs de protection contre les défis de la vie. Prendre 5 minutes pour jaser de ce qui ne va pas ou d’un match de hockey, aller prendre une marche ou un lunch peuvent faire des miracles.
Et quand on se parle à soi-même?
Ces trucs sont également bons pour se parler à soi-même, en les adaptant à la « petite voix » qu’on a dans la tête… Pour s’aider ou aider quelqu’un d’autre, on peut également voir le texte précédent sur les trucs pour réduire le stress et l’anxiété.
Pour aller plus loin
- La 1re partie : 7 trucs pour diminuer rapidement le stress et l’anxiété
- L’excellent site du Centre d’études sur le stress humain (Sonia Lupien)
- Faut-il contrôler ses émotions ? Pourquoi ? Comment faire ?
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